En guise de conclusion.
       Au moment de mettre un terme au récit de cette vague de souvenirs dont la réalité me mène jusqu’à l’âge de onze ans, je m’aperçois que je n’ai quasiment pas parlé de l’école.
Elle a pourtant tenu une grande place dans mon existence puisque je viens seulement de la quitter pour entrer dans la vie... inactive !
Cinquante ans déjà ! Pourtant je les revois encore tous en pensée, ces enseignants qui ont guidé mes premiers apprentissages. Avec leur sévérité ou leur bonhomie, leurs manies, leurs exigences, je les ai tous appréciés, tous aimés : depuis la maîtresse du cours préparatoire rendant les premiers bulletins mensuels (ce jour-là, j’ai couru tout au long du chemin jusqu’à la maison pour annoncer mon classement à mes parents !) jusqu’au maître qui, surveillant l’épreuve d’orthographe du concours d’entrée en sixième, passait près de moi en chantonnant le mot sur lequel j’avais fait une faute.
Ils ne liront jamais ces lignes et ne pourront jamais découvrir le petit démon que j’étais malgré ma naïveté et mon apparence de petit garçon bien sage.
J’aimerais pourtant qu’ils sachent comme j’étais heureux d’être avec eux à l’école, content d’apprendre et de réussir. Aucune matière ne m’a jamais vraiment rebuté même si je n’étais pas toujours un bourreau de travail. Ils m’ont donné le goût et l’envie de devenir ce que je suis devenu moi, simple fils de famille ouvrière : un enseignant à mon tour.