VALENTIN AU LYCÉE

17. Pierre-André

Ils durent attendre le premier lundi de novembre jour de rentrée pour entendre le récit complet de la fin de l’action du CLASH par Pierre-André.
— Le dernier vendredi avant les vacances, j’ai agi comme Valentin l’avait suggéré : j’ai récupéré la trottinette de ce Lucas Mermillod et j’ai mis à la place le mot que m’a envoyé Valentin. Je l’avais griffonné vite fait sur un bout de feuille de papier. Les élastiques pour le faire tenir étaient encore par terre à la même place.
Il ne faut pas laisser trainer tes élastiques partout Eva ! Hi hi hi.
Bon, je me suis empressé d’aller attacher la trot’ au parking vélos de la place des cordeliers. Je suis ensuite retourné à celui du lycée. Le message avait été lu et dessus il y avait un numéro de phone. Je l’ai appelé une heure plus tard en numéro masqué. C’est une voix de fille qui m’a répondu.
— Vous avez quelque chose à me dire ? que j’ai fait avec la voix la plus grave que j’ai pu.
— On m’a demandé de vous indiquer que l’objet est en place.
— Rien d’autre ?
— Si ! On demande une date et un lieu.
— Ce sera indiqué à ce même numéro quand tout sera vérifié et en bon état.
Ensuite je suis retourné à la porte du lycée. Tout était fermé. Normal, dernière sortie avant les vacances. Je me suis planqué et j’ai observé. J’ai bien fait car j’ai fini par repérer, à moitié caché par l’angle du mur du cimetière de Loverchy la silhouette du Lucas Mermillod qui vraisemblablement voulait connaitre son… disons adversaire. Je me suis montré plus patient que lui, il a fini par se diriger vers la gare. J’ai alors fouillé le bac à fleurs et voici le résultat, jubila-t-il en sortant à moitié le téléphone de Julie de sa poche de pantalon. Je n’en montre pas plus car il est possible que nous soyons observés.
— Tu lui as indiqué où récupérer son engin ? questionna Pauline.
— Oui, le lendemain, toujours en numéro masqué, avec le code de l’antivol.
— Et bien, super, Pierre-André ! félicita Florian, personne n’aurait fait mieux.
— Bien joué, très bien, exceptionnel, du top, très intelligent, c’est quasiment du Valentin, tu mérites des bises de toutes nos copines…
— Une chose que je voulais dire, je n’y ai plus pensé, dit Eva à la fin des compliments. Le jour de la sortie, dans le parking vélos du lycée, je suis passée tout près du mec, et bien il sentait fortement la beuh.
— Ah oui, intéressant, merci Eva, complimenta Valentin.
— Comment tu fais pour masquer ton numéro ? questionna ensuite Lucie.
— Pour masquer un appel, il suffit de composer #31# avant de faire le numéro de ton correspondant, répondit Pierre-André, hyper satisfait des réactions des membres du groupe ami.
— Mathilde, pouvons-nous te charger de remettre ce smartphone à Julie Labrune avec les compliments du CLASH ?
— Au nom de tous, avec grand plaisir.
— Quentin, Mathilde, le jour de la sortie des vacances de mi-trimestre, est-ce que vous avez vidé la boite aux lamentations ? demanda Bouboule.
— Pas eu le temps, mais ce sera fait aujourd’hui, répondit Quentin. L’inaction te pèse déjà ?
— Ben tu sais, avec ma stature de petit gros, si je n’étais pas avec mes bons copains costauds, c’est moi qu’on harcèlerait, alors si je peux aider les autres comme moi, je suis toujours partant.