VALENTIN AU LYCÉE

38. Les suites

Il était huit heures du soir lorsque le break de la police stoppa devant la maison des Valmont.
Les grands-parents qui, très inquiets, guettaient l’arrivée de Valentin sortirent affolés. La vue de leur petit fils accompagné d’Inge sortant souriants du break les rassura immédiatement. Ils poussèrent un même soupir de soulagement.
— Où étiez-vous passés ? Nous étions morts d’inquiétude. Tu as eu un problème avec ton vélo ? questionna Jean-Claude le grand-père.
— C’est une longue histoire. Le temps de sortir mon VTT qui va bien et de remonter sa roue avant, de remercier notre chauffeur...
— Merci brigadier Marboz. Je dirai au lieutenant que vous avez conduit comme un bon père de famille.
— Oui, c’est ça. Bonsoir tout le monde, fit le policier avant de démarrer en trombe.
— Nous passons à table tout de suite, vous nous raconterez en mangeant, commanda Isabelle la grand-mère.

— Inge a été kidnappée, commença Valentin.
— Hein ? Comme Amandine ? s’exclama Jean-Claude.
— Ce n’était pas le même scénario mais le but final était identique d’après le lieutenant Marchais.
Et Valentin raconta ce qu’il savait à partir du retard inhabituel de la jeune fille, sa localisation grâce aux traceurs logiciels installés dans leurs téléphones. Il omit de parler de l’épisode batte de base-ball mais insista sur l’efficacité du lieutenant de police.
— Et qui sont ces deux jeunes ? voulut savoir Jean-Claude.
— Il s’agit de deux grands du lycée, deux bagarreurs qui m’ont déjà cherché noise et que j’ai réussi à contrer.
— Ils ont voulu se venger de toi ? demanda Isabelle.
— Ce n’est pas impossible mais je ne pense pas. C’est, je crois, parce que Inge est une jolie jeune fille, trop confiante, qui crois trop à la bonté des gens. Demain matin, un policier viendra nous chercher pour faire et signer nos dépositions, tu viendras avec nous Jean-Claude ?
— Oui, j’irai. Le jardin attendra.

Lorsqu’ils en eurent fini avec les dépositions, Valentin questionna le lieutenant sur l’avenir de Nathan et Loïs.
— Sombres perspectives pour eux à moins qu’ils fassent en sorte que nous puissions arrêter leurs commanditaires, auquel cas les peines qu’ils encourent seront allégées.
— Seront libres ? s’inquiéta Inge.
— Non mais ils seront probablement mis en centre éducatif fermé pour au moins six mois.
— Donc plus au lycée ? se rassura la jeune fille, parce que si eux reviennent, moi retourne Denmark.
— Soyez tranquille, mademoiselle, vous pouvez rester, profiter de la ville, du lac, des montagnes, de vos amis. Un conseil cependant, ne faites jamais trop confiance aux inconnus. Quand quelqu’un que vous ne connaissez pas vous aborde sous le premier prétexte venu, c’est qu’il a une intention cachée, restez méfiante.
— Je pense qu’il va y avoir un procès contre ces deux malfaisants, dit monsieur Valmont, j’espère que Valentin ne sera pas obligé de venir témoigner, ce serait lui mettre une cible dans le dos.
— Il pourra faire un témoignage écrit en présence d’un juge et cette jeune fille également, dans son pays bien sûr. Ces témoignages anonymes seront valables au tribunal puisque faits devant un juge d’instruction. Voilà, je vous remercie. Partez rassurés. Un de mes adjoints va vous raccompagner, sans sirène ni gyrophare, ajouta-t-il avec un clin d’œil à Valentin.