Le car scolaire stoppa devant l’entrée principale du lycée. Une trentaine de jeunes en descendirent et s’agglutinèrent par petits groupes de trois ou quatre devant le portail d’entrée. Pascal Boulot, se tenait près de Florian Marlin et de Valentin. Il demanda :
— Pourquoi les autres de Saint Thom n’ont-ils pas pris le car ?
— C’est sûrement que, pour leur premier jour ici, ils se font conduire en voiture par leurs parents, supputa Florian.
— Oui, c’est probablement ça. Vous trouillez, vous ?
— Non, pourquoi ? répondit Florian.
— Et toi Val ?
— Personnellement je suis curieux de vivre des séquences nouvelles et inconnues, analysa ce dernier, je n’appelle pas ça de la peur.
— Vous pensez qu’on va se retrouver dans la même classe que les copains ? continua Pascal.
— Je crois que ça dépend des options que nous avons choisies en fin de troisième, avança Florian. Pour ma part j’ai choisi EPS renforcée. Olivier aussi.
— Moi cinéma et audiovisuel, annonça Bouboule et toi Val ?
— Numérique et informatique. Mais je ne pense pas que la répartition des élèves dans les classes dépende de ça. Pour les options ils vont sûrement et simplement bloquer des plages horaires communes de façon à pouvoir regrouper ceux qui ont fait les mêmes choix.
— Donc nous pouvons être dans la même seconde, se réjouit Pascal.
— Pas forcément, raisonna Valentin, et même sûrement pas. Je sais que Gilles est en seconde S1 mais moi je suis en S18, donc apparemment ceux qui ont constitué les classes ont opéré en suivant l’ordre alphabétique regroupant tous les entrants des divers collèges.
— Je suis en S2. J’aurais préféré qu’on soit dans la même classe comme au collège, se désola Pascal.
— Moi je suis en seconde S10, compléta Florian, donc Valentin a raison.
Un second car scolaire venant de la rive est du lac vint se garer sur le stationnement laissé vacant par celui venant de Saint Thomas, libérant une vingtaine d’autres adolescents. L’un d’entre eux, moustache naissante et pantalon pendant au niveau des fesses, s’avança et bourra Valentin dans le dos.
— Dégage, bizut, tu m’empêches de passer !
— Ah, tu estimes être plus vieux, donc plus fort, donc prioritaire ! répliqua Valentin d’un air glacial en se retournant sans laisser le passage.
— Les bizuts laissent passer les anciens, pousse-toi j’te dis, réitéra l’autre en balançant un coup de son sac dans les jambes de Val.
— Comment tu t’appelles, toi ? intervint Florian. Ça ne serait pas Ducon ? Minable de ton prénom ?
— Laisse tomber Flo, calma Valentin qui prit le bras de son ami, ce n’est pas le moment de se bagarrer ni de se faire remarquer, je crois que quelqu’un vient ouvrir la grille d’entrée. Bouboule, chuchota-t-il à l’oreille de son autre ami, quand tu pourras, essaie de prendre ce fier-à-bras en photo. Discrètement, hein ?
— OK, on se retrouve où ?
— Je ne connais pas encore les lieux. Disons près de la loge du concierge, là, à droite.
Deux heures plus tard, Pascal, Gilles et Valentin se retrouvèrent près des bacs à plantes vertes dégageant un espace pour la conciergerie. Par deux, par trois, les anciens de Saint Thomas vinrent les rejoindre.
Olivier, rayonnant en compagnie de Margot annonça :
— Je suis en S2 avec Margot et Pascal.
— Et avec cette bouse de Clébar, s’amusa Pascal, ce qui fit bien rire les autres.
Charles-Henri vint les rejoindre rapidement.
— Alors Charly ? enchaina Pascal, toi tu es avec qui ?
— En S4, avec la Jade, répondit-il en tordant un peu le nez. Amandine et Pauline sont en S5. Pas un seul copain…
— Elle ne vient pas avec nous Amandine ? s’étonna Florian.
— Elle discute là-bas avec sa sœur Camille. Camille est en terminale, renseigna Pauline.
— Tu as des nouvelles d’Eva ? demanda Pascal, je ne l’ai pas vue ce matin.
— Elle est en S9. Elles arrivent. Et voilà aussi Quentin qui rapplique avec Lucie. Nous sommes au complet. Tu es dans quelle seconde Quentin ?
— En S12 et Lucie est en S14.
— Cela ne vous intéresse pas de savoir que je suis en S18 ? s’amusa Valentin.
— Oh, mon pauvre, s’apitoya Pauline. Tu es seul du groupe dans cette classe-là , forcément.
— Des anciens de notre troisième C, oui je suis le seul, mais dans ma classe il y a Pierre-André Vallières.
— C’est qui celui-là ? demanda Eva qui venait enfin de rejoindre un Pascal rasséréné.
— Rappelles-toi Eva : un de ceux qui ont fait un match de foot contre nous à la fin de l’année scolaire dernière, expliqua Charly.
— C’est ça, conforta Valentin au moment où retentissait la sonnerie de reprise des cours. Alors Bouboule ? questionna-t-il ensuite à voix basse tout en se dirigeant vers son point de rassemblement.
— J’ai pu le prendre en photo en faisant semblant de faire un selfie, mais ils sont trois sur la photo. Des potes à lui, je pense.
— Impeccable, envoie-moi le fichier par texto.