« Les cambrioleurs ont été coffrés ! raconta Valentin au groupe de ses copains en arc de cercle devant lui. Ils ne se sont pas méfiés quand un fourgon est arrivé devant chez eux mardi matin. Un gendarme en civil est sorti avec son portefeuille à la main et s'est présenté comme étant monsieur Lemoine. Le dénommé Bobesco, un homme d'une cinquantaine d'années, l'a conduit dans sa réserve en se faisant passer pour un brocanteur amateur. Pendant ce temps les autres gendarmes, en tenue, qui étaient cachés dans le fourgon sont sortis discrètement et ont encerclé la maison. Ils ont arrêté trois hommes et une femme : l'épouse de Bobesco, les deux autres étaient leurs fils de 19 et 23 ans. Dans le garage, ils ont découvert tout un tas d'objets volés, fruits de leurs cambriolages. »
— Madame Vaillant va récupérer ses biens alors, espéra Olivier.
— Pas tout de suite. D'abord les gendarmes doivent faire l'inventaire et le remettre au juge d'instruction qui s'occupe de l'affaire. C'est lui, le juge, qui décidera de la restitution des objets, m'a expliqué l'adjudant au téléphone. Si les biens étaient assurés et remboursés, c'est l'assurance qui les récupère, sinon les propriétaires volés seront convoqués pour reconnaître leurs affaires.
— Et dans le cas de madame Vaillant ? demanda Bouboule.
— Elle n'avait pas jugé utile de s'assurer pour ça, elle va donc pouvoir récupérer tout ce qui n'a pas été vendu par les malfrats.
— Elle est contente je suppose, émit Florian.
— Tu penses bien. Elle m'a chargé de vous remettre une petite récompense à chacun. Alors voici, dit théâtralement Valentin en sortant son porte-monnaie : dix euros chacun !
— Chouette ! Et l'adjudant, qu'est-ce qu'il a dit de nous ? s 'enquit Gilles.
— Il a dit que pour l'enquête, il n'aurait pas fait mieux ! Il a rigolé quand il a su qu'Olive s'était fait passer pour monsieur Lemoine. Il a quand même un peu tiqué quand je lui ai dit que l'opération devait avoir lieu mardi car il a dû se coordonner d'urgence avec ses collègues de là-bas. Les cambrioleurs étaient effectivement originaires de Roumanie ce qui ne veut pas dire que tous les roumains sont des voleurs, m'a-t-il fait remarquer.
— Qu'est-ce qu'il va leur arriver aux voleurs ? questionna Bouboule.
— J'ai posé la question, il m'a répondu : mise en examen, jugement et condamnation probable.
— Donc affaire résolue, et par nous ! triompha Florian.
— En quelque sorte oui. Mais je ne vous ai pas encore dit le plus beau.
— C'est quoi ? s'impatienta Olivier.
— Les assurances vont offrir une récompense à ceux qui ont permis de résoudre l'affaire, donc nous.
— Un cadeau ? De l'argent ? questionna Bouboule tout excité.
— Probablement une petite somme d'argent, mais ce n'est pas nous qui allons la recevoir car nous sommes mineurs, plutôt nos parents.
— C'est toujours comme ça, t'es trop jeune, t'es trop petit, quand tu seras en âge de comprendre, quand tu seras grand… se lamenta Olivier.
— Bah, tes parents te donneront sûrement un petit quelque chose tout de suite.