« Tu es tout songeur Valentin, » lui dit Isabelle sa grand-mère, « quelque chose ne va pas ? »
— Non grand-mère, tout va bien, simplement je me pose des questions.
— Des questions sur quoi ?
— Je me demande comment gagner de l’argent rapidement.
— Tu n’as pas assez d’argent de poche ?
— Oh si grand-mère, ce n’est pas pour moi que je veux de l’argent.
— Ah ! Tu veux bien me raconter ?
— En deux mots, nous avons une copine au collège qui a perdu sa mère récemment et dont le père est au chômage. Avec mes amis, nous voulons aider le père à monter son entreprise d’entretien d’espaces verts. Seulement voilà, le matériel coûte une fortune.
— Combien lui faut-il ?
— Plus de sept milles euros.
— En effet, c’est une somme !
— Les autres copains font des petits boulots pour aider à financer : nettoyage de voitures, nettoyage des tombes pour cinq euros la prestation, ça ne va pas avancer vite. Alors je cherche des moyens de gagner plus rapidement. J’ai lancé une souscription sur internet et j’attends les résultats.
— Et cet homme, qu’est-ce qu’il fait pour s’aider ?
— Nous avons mis des annonces de propositions de services dans toutes les boites aux lettres des villas du village. Il a vraiment envie de travailler.
— Ce sont les papiers que tu as imprimés avant-hier ?
— Oui, c’est ça.
— Tu en as un exemplaire à me montrer ?
— Tiens, voici l’annonce. Je n’en ai pas mis dans notre boite car grand-père Jean-Claude fait tout lui-même.
— Il est sérieux cet homme ?
— Je le pense mais en fait, je n’en sais rien. Je sais seulement qu’il a envie de s’en sortir.
— Il sait réparer les tondeuses ?
— Il m’a dit que c’est un de ses points forts.
— Écoute Valentin, ton grand-père peste chaque fois qu’il doit démarrer la sienne. Elle aurait besoin d’un bon nettoyage. Je vais lui parler de ce monsieur... Comment déjà ?
— Monsieur Chevril. Merci grand-mère.
— Arrête de m’appeler grand-mère mon petit Valentin, ça me vieillit. Quand tu étais petit, tu ne savais pas bien dire Isabelle alors tu disais Za. Cela me faisait vraiment plaisir, pourquoi ne pas continuer ?
— OK, Za. Et grand-père, comment je l’appelais ?
— Jean-Claude, c’était trop difficile à dire, tu l’appelais Yanco, c’était charmant.
— Tu crois qu’il voudra que je l’appelle encore comme cela ?
— Essaie et tu verras.
Valentin se dirigea vers le bureau de son grand-père et demanda après avoir toqué une fois à la porte.
— Yanco, je peux entrer ?
— Hein ? Oh c’est toi mon petit Valentin, ça me fait plaisir que tu m’appelles comme ça. C’est ta grand-mère qui...
— Oui bien sûr, c’est Za.
— Tu désires quelque chose ?
— Oui, j’aimerais que tu me montres comment créer une page web et comment la mettre en ligne pour que puissent la voir les gens qui en auront l’adresse.
— C’est bien facile. Fais une esquisse, une maquette sur une feuille de papier et nous la créerons ensuite ensemble. Tiens, prends ma place au bureau, il faut que j’aille voir ta grand-mère, heu pardon, que j’aille parler à Za.
Resté seul dans le bureau, Valentin prit une feuille dans la cassette de l’imprimante et, muni d’un crayon feutre bleu, écrivit en parlant à mi-voix :
— D’abord je mets le titre en gros et bien centré :
Ensuite le sous-titre un peu plus petit :
Puis cinq colonnes :