VALENTIN DÉTECTIVE

2. AU COLLÈGE

Il était deux heures moins le quart de l’après-midi en ce lundi de rentrée, plus d’une centaine d’adolescents patientait devant la grille portail de l’établissement. Heureux de se retrouver, Valentin et quelques-uns de ses amis échangeaient bises, poignées de mains, bourrades, rires, blagues, souvenirs de vacances et projets pour l’année scolaire qui venait de débuter.
Aucune bousculade ne se produisit quand Julie, une nouvelle surveillante, vint ouvrir le portail. Les amis de Valentin convergèrent aussitôt vers leur banc favori que plus personne ne leur contestait.
— C’est notre dernière rentrée ici, soupira Pauline Fresnoy, je regretterai ces moments-là.
— Personnellement je regretterai les copains et les copines si nous ne sommes plus ensemble l’an prochain, mais pas spécialement ce collège, déclara Olivier Chanat.
— Qu’est-ce que tu lui reproches ? s’enquit Florian Marlin, le grand sportif, moi je m’y trouve bien et notre prof de gym est super.
— J’aime bien la gym aussi mais je m’embête en classe, c’est tout.
— Pourquoi tu t’ennuies ? voulut savoir Mathilde Marchand, la bonne élève. Tu ne comprends pas ce que disent les profs ?
— Si, si, pas de problème de ce côté-là, mais ce qu’ils racontent ne m’intéresse pas.
— Un peu pareil pour moi, appuya Amandine Fontaine, la jolie rousse délurée, mais notre groupe est vachement sympa, alors tout va bien.
— Comme nous sommes obligés de venir, autant prendre la chose du bon côté, philosopha Gilles Arroux.
— D’accord avec toi, je considère que ce que nous faisons en classe, c’est un peu notre travail. Ce n’est pas plus difficile de bien le faire que de le bâcler, conforta Valentin Valmont, le chef incontesté de l’équipe, approuvé de la tête par Eva Lacourt et Lucie Roche, les deux timides. Et toi Quentin, ton avis ?
— Moi, d’accord avec Florian pour le sport et avec Gilles pour le reste, répondit Quentin Ouvrard.
— Perso je suis nul en gym, fit Pascal Boulot, mais à part ça je ne m’ennuie pas dans la classe. Tout me va même si je ne suis un cador nulle part.
— Je crois que je serais retournée à Brighton si je n’avais pas trouvé autant d’amitié dans le groupe, déclara Emily Gilmore la franco-anglaise. De plus je trouve que les professeurs ne sont pas mauvais ici quoique moins exigeants qu’en Angleterre.
— Moi aussi je suis hyper content d’avoir intégré votre groupe, dit Charles-Henri Dubois de la Capelle, appelé simplement Charly par les autres. En ce qui concerne les profs, je m’en accommode.
— Et toi Margot, tu n’as pas d’avis ? interpela Amandine.
— Il y a un an et demi, je détestais l’école, j’étais complètement nulle, je n’avais pas d’amis et je me trouvais moche. Grace à vous tous, maintenant tout va bien et je suis contente de rentrer.
— Qui est cette professeure qui traverse la cour là-bas ? demanda Emily, je ne l’ai jamais vue.
— Elle s’appelle Carine Fontaine, expliqua Amandine, mais elle n’est pas de ma famille. Elle est prof de SVT.
— Je pense qu’elle a récupéré le poste de Jocrisse, supputa Gilles. Tant mieux, elle est beaucoup plus sympa.
Quelques mètres plus loin, une voix rauque qui venait de muer énonça : « tiens v’la la nunuche, si on l’a, on va bien se marrer ! »
— Le Thénardier n’a pas changé, toujours aussi con ! constata Amandine.
— S’il veut chahuter, il ne faudra pas le laisser faire, dit Lucie. Elle est super gentille cette prof et elle explique bien.
— Compte sur nous, rassura Gilles, d’autant plus qu’elle nous aime bien.
— Pourquoi vous aime-t-elle bien ? Il y a une raison spéciale ? questionna Emily.
— Oui, expliqua Pascal, surnommé Bouboule sans que cela le vexe le moins du monde, c’est à cause ou plutôt grâce à mon chat Guzzy. Figure-toi qu’un jour il avait disparu. Valentin, Gilles, Olivier et Florian ont mené une enquête et ont démasqué une équipe de ravisseurs de chats qui opéraient pour un laboratoire qui faisait des expériences sur eux.
— Mais c’est abominable de faire ça ! commenta Emily.
— Absolument ! Donc nos copains ont pu en libérer une quinzaine et parmi eux se trouvait Asya, la chatte siamoise de mademoiselle Fontaine. Depuis, elle nous aime bien.
— Ça sonne ! Deux heures moins cinq. Il faut se rassembler sous la quatrième fenêtre cette année, nous sommes les anciens maintenant, énonça Quentin en désignant le bâtiment abritant les salles de classes.