VALENTIN DÉTECTIVE

3. PREMIER COURS DE L'ANNÉE

À la surprise générale, ce fut la professeure de SVT qui vint les inviter à rentrer dans le bâtiment. Dans le couloir pour rejoindre la classe, Amandine vint se placer devant Valentin avant de se retourner pour lui demander à voix basse :
— Alors, est-ce que ça commence à se voir ?
Devant le froncement de sourcils étonné du garçon, elle traduisit :
— Est-ce que j commence à perdre un peu du cul ?
Gêné, Valentin bredouilla :
— Hein, heu oui, peut-être un peu. »
Une fois entrés dans une salle de classe., le brouhaha d’installation des élèves sembla ne pas vouloir cesser. La jeune professeure, s’adossa au tableau blanc et un à un dévisagea les visages devant elle. Quand elle eut fini, le bruit ne cessant pas, sans un mot, visage inexpressif, elle recommença son visionnage une deuxième puis une troisième fois. Étonnés, petit à petit les adolescents se turent et enfin le silence s’installa.
— Bonjour et merci pour votre rapide compréhension. Je vous rappelle mon nom : madame Carine Fontaine, professeure de SVT ainsi que de physique-chimie. Je crois que je vous connais tous et que vous me connaissez donc nous allons tout de suite passer à l’action. Distribution des manuels de toutes les matières. Au hasard Mathilde, Florian, Clément, Marion, Louise et Adrien, venez jusqu’au bureau, prenez chacun une série de livres et posez-en un devant chacun et chacune.
Quand tout fut distribué, la professeure reprit la parole :
— Cette année, je serai non seulement votre professeure de SVT mais aussi de physique et chimie. De plus j’assurerai la fonction de professeur principal de votre troisième C. Nous allons donc être amenés à nous voir très souvent. Je pense que vous êtes conscients de l’importance de cette année scolaire pour la suite de vos études.
— Et si on ne veut pas faire d’études ? lança Tony Thénard dit le Thénardier.
— L’école est obligatoire jusqu’à seize ans. Cela te suffit comme réponse ?
— Ceci dit, passons immédiatement à l’action. Aujourd’hui, physique-chimie : leçon sur les métaux. Prenez une feuille de papier, de quoi écrire et inscrivez les noms de tous les métaux que vous connaissez.
— M’dame, on peut se servir de nos téléphones ? demanda Océane Daucy.
— Non. Cet engin, souvent très utile je le reconnais, en l’occurrence va vous empêcher de réfléchir. Cherchez dans votre tête. Allez-y, vous avez cinq minutes.
Suivit un silence studieux, à peine troublé par des glissements de stylos et des froissements de papier.
— Mathilde, voulez-vous passer au tableau et inscrire ce que l’on va vous dire ? demanda la jeune professeure une fois le temps écoulé. Bien. Romuald, dites-nous ce que vous avez noté.
— Heu… l’or…l’argent… le fer et l’aluminium.
— D’accord. Lucas, pouvez-vous compléter ?
— Oui, en plus j’ai trouvé le cuivre, le bronze, le zinc et le nickel.
— Pas mal. Quelqu’un peut en rajouter ?
— La fonte, le plomb et l’étain, dit Pascal.
— Le magnésium et le chrome, ajouta Mathilde en écrivant à la suite.
— Encore ? Lucie ?
— Le platine, l’inox.
— Valentin ?
— Le mercure, l’iridium, le titane.
— Quelqu’un d’autre ? Non ? Bon, recopiez chacun toute cette liste et, pour le prochain cours, vous devrez classer ces métaux en trois catégories : métaux courants, alliages et métaux plus rares. Vous chercherez aussi une méthode pour reconnaitre les plus utilisés. Voilà pour aujourd’hui, mettez les livres dans vos sacs.
L’école ne commence véritablement que demain. Vous allez pouvoir rentrer chez vous.
— Ben pourquoi on a travaillé aujourd’hui alors ? récrimina Clément.
— Ce qui est fait n’est plus à faire, vieille vérité de monsieur de La Palisse. Pascal, voulez-vous aller vous placer au niveau de la porte avec les emplois du temps que voici et en distribuer un exemplaire à chacun ? Bien, sortez tous maintenant.

Une fois dehors, les amis de Valentin, regroupés près du portail du collège échangèrent leurs premières impressions.
— Elle a pris de l’assurance la petite prof, constata Pauline.
— Effectivement, approuva Gilles. Vous avez remarqué que, quand elle s’est présentée, elle a dit madame. Vous pensez qu’elle s’est mariée ?
— Pas obligatoirement, je crois que, même célibataire, on peut se faire appeler madame maintenant, expliqua Margot.
— En tout cas, elle n’a pas l’intention de se laisser chahuter cette année et c’est tant mieux, conclut Mathilde.