VALENTIN EN VACANCES

31. HEUREUSE SUITE

De seize à dix-sept heures, Inge et Valentin étaient sur la plage, contre la dune, en train d’admirer les évolutions d’Olivier qui maitrisait parfaitement le courant de baïne pour aller chercher la bonne vague au large, ramait puissamment des deux mains pour la prendre au bon moment, réussissait à se mettre debout sur la planche d’une souple détente et maitrisait la glisse comme un surfeur chevronné.
— C’est vraiment bien comme il fait, admira Inge.
— Dans notre classe de collège, c’est le deuxième meilleur en sports après Florian, un autre ami qui…
À ce moment, le smartphone de Valentin que, en raison des circonstances et pour une fois il avait emmené à la plage, vibra et sonna dans le sac d’Inge.
— Excuse-moi, c’est sûrement la gendarmerie. Allo ? Oui, rebonjour mon adjudant, c’est sympa de me tenir au courant. Ah, très bien. Sous la roue de secours ? Beaucoup de cartes ? Ah oui, quand même ! Dites-moi, y a-t-il dans le lot quelque chose au nom de Dubreuil ? Oui, c’est une dame en vacances avec son fils dans notre camping. Super, elle va être drôlement contente, je vais lui annoncer la nouvelle. Vous allez mettre l’adjudant-chef Lemoine au courant ? Ce n’est pas nécessaire vous savez. Ah, il vous l’a demandé ? Bon. Le gars avec la planche de surf ? Oui, c’est un de mes copains. Je lui dirai. Au revoir mon adjudant.
— C’était l’adjudant de la gendarmerie, dit-il bêtement à Inge.
— Ah bon ? Je n’avais pas deviné, se moqua-t-elle.
À dix-sept heures, Olivier fatigué mais super heureux remonta vers eux.
— Bravo Olivier, le félicita Inge, tu es le meilleur !
— Merci beaucoup. J’adore cette sensation de glisse, j’aimerais surfer des vagues encore plus grosses, comme on voit à la télé des fois. Le mono m’a dit que j’aurai mon brevet de surfeur junior.
— Et le petit mec que tu trouvais nul au début, celui qui buvait tout l’océan ?
— Toujours aussi mauvais, pourquoi ? Tu t’intéresses à lui ?
— Très indirectement. Tu te rappelles, ton premier jour de stage, quand nous sommes rentrés, les parents de ce gars qui se disputaient à propos d’un sac oublié ? La grosse Mercédès…
— Oui, mais quel intérêt pour nous ?
— Je crois qu’en fait, ces gens avaient aussi été volés par nos malfrats. Tu peux tout raconter à ton pote de surf.
— Ce n’est pas mon pote.
— Oui mais il le deviendra quand il saura que tu as fait arrêter les voleurs de ses parents. Surtout qu’il doit t’admirer pour ta maitrise de la planche !
— Tiens, ça me donne une idée, j’achète 50 euros la planche de surf que j’utilise et je lui revends 70 euros en disant que si je suis bon en surf, c’est grâce à elle.
— Mais c’est du vol !
— Mais non Val, c’est du commerce ! Il est encore là-bas, je vais lui parler.
— Ne propose pas ta planche tout de suite et demande simplement son nom de famille, je vais rappeler l’adjudant pour savoir.
Moins d’une minute après, Olivier était de retour.
— Il s’appelle Lucas Delville.
Valentin reprit son smartphone et dans les appels rentrants toucha le dernier numéro. Une voix féminine répondit presque immédiatement.
— Gendarmerie de Mixelit, j’écoute.
— C’est Valentin Valmont, pourrais-je avoir d’adjudant Hirrigoyen ?
— L’adjudant est fort occupé avec l’affaire de cet après-midi, c’est pourquoi ?
— Je suppose que vous êtes le brigadier Elisalde.
— Elle-même. Que désires-tu Valentin ?
— Je voulais simplement savoir si, dans les objets récupérés, il y en a au nom de Delville.
— Je suis justement en train d’établir cette liste, attends… nani… nani… nanère… Oui, carte bancaire gold, permis de conduire, une carte d’identité au nom de madame Céline Delville née Thomasson…
— Y-a-il aussi un sac de dame ?
— Il y en a plusieurs.
— Quelque chose au nom de Dubreuil ?
— Exact. Madame Carine Dubreuil.
— Comment les objets dérobés pourront-ils être rendues à leurs propriétaires ?
— Il faut qu’ils se présentent à la gendarmerie.
— Merci beaucoup brigadier Elisalde, vous nous rendez service, nous allons pouvoir faire plaisir à une connaissance. Bonne soirée.
— Chacun son tour, Valentin. Bonsoir.
— Bingo Olive, tu vas faire plaisir à une famille, te faire mousser un peu voire beaucoup et faire une affaire en revendant une planche de surf que tu n’as pas encore achetée. Explique à ton nouvel ami que ses parents doivent se présenter à la gendarmerie de Mixelit pour récupérer le sac et les papiers volés. Ensuite nous irons trouver madame Dubreuil pour lui dire la même chose. On retourne nager Inge ?